Conclusions




Résumé du Saint Linceul

http://cielt.pagesperso-orange.fr/caracteristiques/f_caracteristiques.htm
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES
TECHNIQUES ET SCIENTIFIQUES
DU LINCEUL de TURIN
RESUME
          Depuis que l'italien Secundo Pia a découvert la stupéfiante propriété du Linceul de Turin (négatif dont l'inversion photographique fourni l'objet réel), un grand nombre d'observations et de mesures ont été faites, la plupart du temps sous contrôle strict d'experts, voir d'huissiers.
          Ce tissu été observé méticuleusement par de nombreux experts, à la loupe, à la binoculaire, au microscope, ses fils mesurés et leurs fibrilles comptées, l'impression de l'image analysée, toutes les tâches diagnostiquées, les poussières et autres pollens cachés dans les chevrons extraits et identifiés… avec plus ou moins de bonheur, dépendant des chercheurs et des disciplines scientifiques concernées. Un résumé synoptique est proposé ci-après.
               1)   Caractéristiques textiles :
          C'est une pièce de tissu de 4, 36 m de long et 1,10 m de large, En réalité, il est constitué d'une pièce maîtresse de 1, 02 mètres et d'une bande longitudinale de 8cm, recousue après en avoir été détachée (elle a dû servir de bandelette pour lier le drap ou le corps défunt ou les deux).
          L'étoffe très fine est doublée d'une toile-support plus rigide, à laquelle elle est maintenue par des points. D'où la difficulté à connaître sa densité moyenne exacte. L'interpolation/extrapolation des pesées de petits échantillons, nombre et épaisseur des fils, absorption de RX, fournit un chiffre moyen de 23,4 mg/cm2.
          Elle réfléchit la lumière autour de 0,6 m (couleur jaune paille), avec des ombres peu contrastées (10 % maximum) laissant apparaître la silhouette développée antéro-postérieure d'un homme nu. C'est un négatif monochrome, excepté les blessures qui apparaissent faiblement rosées, et le sang qui est positif et plus noir.
          Les fils de lin, d'une souplesse et jeunesse remarquable, sont peu réguliers (150 à 600 m), à torsade Z (inhabituelle). Ils sont tissés en chevrons (3 lie 1),qui, en plus de l'enjolivement (typiquement masculin) confère une grande résistance à l'étoffe, La présence de quelques fibres de coton, signalée par le Professeur Raes doit être considérée comme une contamination.
          Ray Rogers pense que le lin été blanchi après tissage, signe d'antiquité (les fils recouverts sont restés écrus).
               2)   Caractéristiques médicales :
          L'observation attentive montre que le corps a subi tous les sévices décrits dans les Évangiles: sueur de sang, couronne d'épines, flagellation, portement de croix, enclouage des mains et des pieds, le percement du cœur, l'écoulement de sang et d'eau, sont d'un réalisme saisissant et d'une "vérité" médicale inexplicable. Par exemple, l'enclouage des mains apparaît au niveau des poignets, seuls endroits capables d'assurer la cruxifiction.
              3)   Optique physique et Imagerie numérique :
          Plusieurs milliers de photographies sur plaques mais surtout sur films ont été prises ces 20 dernières années, à toutes échelles (macro et micro), et sous diverses sources, allant des rayons X aux InfraRouges, en passant par les ultraviolets, et bien sûr les lumières blanches de nature et d'intensités diverses. En incidences directes ou transmises.
          Ces clichés ont souvent été accompagnés de mesures quantitatives:
               -    Radiographie et Absorption X pour évaluer la densité surfacique et la surcharge des fils (pour déceler toutes traces de peinture, de pigments, etc..
                    -    Spectres de fluorescence ( X et Ultra violette) pour déterminer la nature chimique des imprégnations (sang, lymphe, oxydations).
               -    Spectres de réflectance (infrarouge) pour cartographier et évaluer l'origine des roussissures,
               -    Macrophotographie des zones imprégnées de sang et d'humeurs diverses,
          Ainsi le STURP américain, dès 1978, et depuis, de nombreux chercheurs, ont montré que l'image n'était ni une peinture, ni un ouvrage fait à la main, mais provoquée par une roussissure (oxydation acide) superficielle des fibres de cellulose constituant Ies fils de lin. Cette roussissure présente un contraste faible et constant avec l'étoffe. Seule la densité spatiale des points roussis varie, assurant les variations de teintes de l'image binaire, d'où sa remarquable stabilité malgré le temps et les avatars subis (incendie, ostensions, fumées de cierges, encens, eau bénite etc…). De plus, le STURP a montré que l'image était tridimensionnelle et en a réalisé une reconstitutionnumérique tout à fait probante.
          Signalons également, à titre d'information, la confirmation, par l'Institut d'Optique Théorique et Appliquée d'Orsay, de la présence sur le tissu, autour du visage, de paléo écritures, onciales de type épigraphique, et qui sont des indices supplémentaires de l'antiquité de la relique.
               4)   Radio-isotopes, et Datation :
          La revue Nature du 16 Février 1989 a publié les résultats de la datation du Linceul par le 14C, sous l'égide du British Muséum: an 1325 ± 65.
          Cette date est contredite de façon formelle par un document des Archives nationales de Hongrie, le Codex Pray qui le présente au XIIè s. comme un document officiel d'apologétique chrétienne. On peut sans grands risques le considérer comme antérieur au XIè s. L'écart-type de la datation n'autorise pas un tel décalage. A 9 écarts-types de la moyenne (1325), avec la probabilité d'occurrence est de l'ordre de 1,3.10-15, c'est-à-dire quasi nulle.
          Concernant cette datation de 1988, Monsieur Raymond Souverain, inspecteur général honoraire du Service de la Répression des Fraudes, président d'honneur de la Société des Experts Chimistes, a fait, dans la Revue Internationale du Linceul de Turin éditée par le CIELT, la liste des manquements aux règles internationales de l'Expertise. Elle est suffisamment longue pour ôter toute autorité aux résultats publiés.
          Néanmoins, un problème demeure: comment expliquer un tel d'écart: malveillance, erreur d'échantillonnage, contamination exceptionnelle, phénomène paranormal ? toutes ces hypothèses sont testées par les scientifiques, les philosophes, et même des théologiens, qui apportent des interprétations conditionnelles discutées sur ce site.
          La plus en vogue, après l'irradiation qui sera décrite plus loin, incrimine l'effet thermique de l'incendie de Chambéry (1532). Cependant, la carboxylation "conventionnelle" avancée par D.A. Kouznetsov, paraît insuffisante pour rajeunir d'autant un tissu, et le physicien américain J.P. Jackson recherche expérimentalement un effet multiplicatif, inconnu à ce jour.
          D'autres incriminent les contaminants: le dernier en date est l'américain Garcia-Valdès qui prétend avoir découvert des produits d'altération bactérienne, engainant les fils de cellulose du Linceul. De plus, on ne sait d'où vient l'échantillon analysé, sa conservation, etc..
          Les experts en textiles anciens, ainsi que les Conservateurs des Grandes Collections de Tissus Historiques dans les Musées, ont attiré notre attention sur les difficultés "chroniques" de datation des tissus, et principalement du lin, matière vestimentaire noble depuis la très haute antiquité, peu dégradable en milieu sec et sombre. Lorsque les décors, ou les écritures, permettent de les dater, les conflits avec la datation radiocarbone ne sont pas rares . Ce n'est pas l'avis des "radiocarbonistes"' qui, au contraire, pensent et proclament, que les problèmes de traitement (nettoyage), de constitution d'éprouvettes, et d'étalonnage des appareillages, sont résolus, et que la qualité des réponses obtenues, pour les âges anciens, est "nominale", c'est-à-dire conforme à la dispersion intrinsèque de l'appareillage. Il semble qu'ils tirent gloire de succès éclatants, comme la datation de quelques rouleaux de Qumran, pour prétendre à une objectivité et une universalité qu'ils n'ont pas démontrées (absence d'intercomparaison aveugle convaincante sur les tissus, la seule connue à ce jour restant l'intercomparaison publiée en 1986: [An intercomparaison of some AMS and small gas counter laboratories (R. Burleigh, M. Leese, M. Tite), in Radiocarbon, Vol. 28, N° 2A, 1986, p. 571-577[).
               5)   Physique des particules, irradiation :
          La thèse ad hoc la plus "séduisante" pour expliquer les résultats de la datation de 89, proposée par les professeurs J.B. Rinaudo (Montpellier) et E. Lindner (Karlsruhe), est l'irradiation par neutrons qui active les carbones de la cellulose, soit directement, soit indirectement par échange isotopique à partir des 14C néo formés (par transmutation de l'azote 14, toujours présent en grande quantité).
          Signalons que le P. Rinaudo a démontré avec succès que (lors d'une désintégration fictive du Deutérium, responsable des neutrons indispensables) le flux associé de protons pouvait provoquer une roussissure de même nature que celle observée sur le Linceul.
          Une équipe du CIELT, conduite par Monsieur Philippe Albert, directeur de recherches émérite du CNRS et du CEA, poursuit des recherches sur la radioactivité naturelle, la datation et l'irradiation de la cellulose.
               6)   Palynologie et Botanique :
          Divers chercheurs (principalement Frei en 1973) ont réussi à extraire, en les "scotchant", diverses poussières et débris présents entre les fils du Linceul. Parmi eux un certain nombre de pollens de plantes européennes, mais aussi du moyen Orient, et certains même d'une plante très répandue sur les collines calcaires des environs de Jérusalem, la Gundelia Tournefortii, celle-là même qui produit les branches épineuses qui servirent à tresser la couronne d'épines du Christ, et qui est conservée à la sainte Chapelle, à Paris. Sur 165 pollens examinés par U. Baruch (palynologue israélien), 45 appartenaient à cette espèce. La raison d'une telle abondance est mystérieuse.
               7)   Physico-Chimie analytique :
          La nature de l'image (roussissure superficielle des fibres, due à une oxydation "acide" de la cellulose sur 5 à 10 µm) a été caractérisée par la réaction à l'imide sur un point particulier (Heller), et par l'étude spectrophotométrique des zones brûlées, qui exhibent la même réflectance, sur toute l'étendue du spectre, que l'image dans son ensemble. Il est surprenant que l'eau et la température (lors de l'incendie de Chambéry) n'aient pas "délavé" l'image et ses empreintes, lesquelles sont restées remarquablement nettes, alors que l'on voit partout des auréoles laissées par l'eau jetée pour éteindre l'incendie.
          Les tâches de sang ont fourni un test positif à l'albumine, et révélé la présence de porphyrines Heller). B. Bollone a obtenu la même réaction qu'un sang humain de groupe AB (ce test est-il spécifique ? Il conviendrait de publier la procédure exacte).
          Sang, lymphe, image, cellulose brûlée et non brûlée, ont été soumis à une analyse photométrique extensive: fluorescence X, radiographie X mous, fluorescence UV, spectroscopie, photographie, thermographie IR, réflexion IR, Aucune anomalie n'a été décelée, au contraire on a pu montrer, par exemple, que seule la région du visage était exposée dans les temps anciens (légende du Mandylion)..
               8)   Biologie moléculaire, Génétique :
          Le CIELT est le seul à avoir publié des résultats scientifiques sur l'identification génétique à partir d'un sang humain ancien desséché imprégnant une étoffe historique datant de 1830, par la méthode PCR appliquée à l'ADN récupéré, et l'identification de gènes spécifiques (IIIè Symposium international de Nice, 1993).
          Des chercheurs américains prétendent avoir fait de même sur le Linceul de Turin. Cela paraît improbable car ils n'étaient pas habilités à disposer de tels échantillons. Ils devront publier non seulement les résultats obtenus mais certifier l'authenticité des échantillons

Thibault Heimburger - Synthèse

http://suaire-science.com/synthese.htm
SYNTHESE
INTRODUCTION :
Nous sommes maintenant arrivés au bout de notre parcours et nous allons tenter de répondre à la question initiale : le suaire de Turin est-il ou non l'authentique linceul de Jésus ?
Jusqu'à présent nous n'avons pas abordé directement cette question mais nous avons cherché à accumuler des données scientifiques sur la possibilité que le suaire soit l'oeuvre d'un faussaire du Moyen-Age.
Comment serait il possible de démontrer, scientifiquement, l'authenticité du suaire ?
Deux remarques préalables : 
- il est bien entendu impossible de démontrer (comme on démontre un théorème mathématique) que l'homme qui était dans le suaire (si c'est le cas) est bien Jésus. On pourra simplement dire que l'homme du suaire présente toutes les caractéristiques de la crucifixion subie par Jésus selon les sources évangéliques. Nous y reviendrons dans la suite.
- j'ai pu lire qu'à hypothèse extraordinaire (le suaire est authentique) il faut un niveau de preuve extraordinaire. Je suis d'accord sur ce principe et il faut donc évaluer si le niveau de preuve est suffisamment "extraordinaire" (c'est à dire largement supérieur à celui demandé pour un objet archéologique quelconque) pour affirmer l'authenticité.
Cependant il ne faudrait pas que cela aboutisse à demander, dans les faits, l'impossible et à courir indéfiniment après une preuve absolue, incontestable pour tous qui, probablement, n'existe pas.
En d'autres termes il nous faut, en pratique, pour accepter l'authenticité, une accumulation de données raisonnablement incontestables, nombreuses, convergentes et en même temps aucune donnée à la fois incontestable et contraire.
Nous affirmerons donc que :
  1. Si la science peut affirmer avec une certitude raisonnable que le suaire de Turin n'est pas un faux (c'est à dire une fabrication humaine ayant pour but conscient de représenter le corps crucifié du Christ, quelle qu'en soit la motivation, la date etc.),
  2. Et si la science peut dater le tissu de l'époque du Christ,
  3. Alors le suaire est authentique : c'est le linge mortuaire du Christ et l'image est bien celle du Christ réel, quelle que soit la façon dont elle s'est "imprimée".
- La deuxième condition n'est pas (pas encore ?) remplie mais nous savons maintenant (voir Dernières nouvelles) que la datation au carbone 14 est invalide et que de fortes présomptions indiqueraient un âge très ancien du suaire.
Cette donnée à la fois incontestable et contraire (la datation au carbone 14 donnant un âge médiéval au suaire) qui jusqu'ici permettait d'affirmer la non-authenticité du suaire n'existe tout simplement plus.
- Pour la première condition : comment la science peut-elle affirmer qu'un objet n'est pas un faux ?
Il est évidemment beaucoup plus facile d'affirmer que le suaire est un faux : il suffit d'apporter une preuve incontestable avec une technique incontestable (comme, jusqu'à il y a peu, un âge médiéval par le radiocarbone).
Dans l'autre sens, il faut à la fois :
  • des preuves positives :
- les données sur le textile lui-même qui sont beaucoup plus en faveur d'un tissu ancien du Moyen Orient que médiéval européen
- le suaire était bien un véritable linceul c'est à dire qu'il a contenu un véritable cadavre humain : les propriétés optiques et géométriques de l'image, les taches de sang qui sont véritablement du sang, l'ensemble des études "médico-légales" dont je n'ai pas parlé sur ce site : tout converge, à mon avis, pour soutenir cette affirmation
- si on accepte que le suaire est un vrai linceul et si, par ailleurs, on date dans le futur le tissu du premier siècle alors il me semble étrange qu'on imagine qu'il puisse s'agir d'un autre que Jésus compte tenu des caractéristiques spécifiques des marques visibles de la crucifixion. En effet il faudrait alors soutenir soit qu'il s'agit d'une autre personne du 1er siècle ayant subit exactement le même martyr avec ses caractéristiques spécifiques et sans doute uniques, soit d'une crucifixion volontaire reproduisant ce qui est écrit dans l'évangile (!).
  • des preuves "négatives" : c'est à dire essentiellement :
- que le suaire n'est pas une peinture
- qu'aucune technique artificielle ne peut, aujourd'hui encore, reproduire l'ensemble des caractéristiques très spéciales de l'image.
Compte tenu de l'absence de la condition 2, nous ne pourrons donc pas affirmer avec une certitude absolue (en l'état actuel des recherches) l'authenticité.
Cependant, en attendant une éventuelle nouvelle datation (qui serait le "juge de paix" final), j'estime que l'accumulation des preuves "positives" et "négatives" est suffisante pour penser aujourd'hui que le suaire de Turin est probablement authentique.
SYNTHESE DES DONNEES :
Nous les présenterons sous la forme d’affirmations reposant sur les faits scientifiques irréfutables ou tout au moins extrêmement probables.
A mon avis, il s’agit des fondations solides avec lesquelles toute recherche ou hypothèse sur le suaire doivent être compatibles.
Pour les détails et justifications, voir les chapitres correspondants.
1) LE SUAIRE EST UN OBJET HISTORIQUEMENT UNIQUE :
- Du point de vue du "style pictural", il n'a ni précurseur ni successeur pour la simple raison qu'il n'a justement pas de style. Il ne s'inscrit dans aucune lignée. S'il s'agit d'une oeuvre humaine, la technique employée n'a été utilisée qu'une fois, contrairement aux "lois" de l'histoire de l'art.
Cette image est, dans ce sens, hors de l'histoire ou, si l'on préfère, elle est inaccessible à toute classification  par les méthodes d'histoire de l'art car elle se situe en dehors de celle-ci.
- Du point de vue de ses propriétés optiques et géométriques il n'existe aucun équivalent connu.
2) L'IMAGE A DES PROPRIETES UNIQUES :
Les principales propriétés de l'image, reconnues unanimement sont :
- la superficialité de la coloration
- la double-superficialité, presqu'unanimement reconnue et très probable
- la discontinuité
- l'image est un négatif, le sang est un positif
- la haute résolution des détails sur le négatif photographique
- la tri-dimensionnalité sans distorsion
- le réalisme anatomique du corps comme du sang
- l'absence de direction privilégiée ou isotropie.
Aucune œuvre connue (en dehors d’expérimentations cherchant à reproduire ces propriétés dans le cadre des recherches sur le suaire), peinture comme photographie, ne possède ces propriétés.
3) L'IMAGE A DES PROPRIETES "ENCRYPTEES" :
Certaines de ces propriétés sont "encryptées" c'est à dire qu'elles ne sont décelables ou interprétables que par des moyens modernes et non pas par la vue directe : négativité, isotropie et surtout tri-dimensionnalité.
4) L'IMAGE NE RESULTE PAS DE L'APPLICATION DE SUBSTANCES COLORANTES :
- La superficialité, l'absence de capillarité, la discontinuité,
- l'absence de composants des peintures (pigments, liants et mordants), démontrée par les résultats convergents de l'étude du STURP de 1978 par des méthodes physiques aussi bien que microchimiques,permettent d'affirmer que l'image ne résulte pas de l'application de peinture, teinture ou d’ailleurs de n’importe quel matériel, que ce soit directement au  pinceau ou indirectement par transfert.
5) LES TACHES DE SANG SONT BIEN DU SANG :
- La disposition anatomique par rapport au corps, la reproduction fidèle du processus de la coagulation ;
- les données spectrométriques, de fluorescence UV, X et infra-rouge, l'accumulation de fer compatible avec de l'hémoglobine, les halos (invisibles à l'oeil nu) de sérum autour de certaines taches de sang ;
- les résultats des 13 tests, tous positifs, de Heller et Adler détectant tous les composants d'un sang vieilli et dénaturé, le caractère non bi-réfringent des particules rouges,
- tous ces faits démontrés apportent la preuve formelle qu'il s'agit bien de sang.
- l'hypothèse contraire de Mc Crone sur la nature de l'image et des taches de sang interprétés comme de la peinture est beaucoup moins convaincante (voir ce chapitre détaillé)
Qu'il s'agisse de sang humain serait prouvé par des tests immunologiques mais il ne nous a pas été possible de retrouver les sources de cette assertion.
6) LA NATURE PHYSICO-CHIMIQUE DE L’IMAGE EST CONNUE AVEC CERTITUDE :
- Il est prouvé que la couleur à l'origine de l'image résulte d'une réaction de déshydratation oxydative de complexes d'hydrates de carbone avec formation de groupes carbonyles à double liaison
- Contrairement à l'hypothèse classique, Rogers démontre que la cellulose du lin n'est pas en cause mais presque certainement une couche ultra-fine d'impuretés d'hydrates de carbone complexes recouvrant la surface du tissu. Cette couche résulte du processus de fabrication ancien du tissu, méthode dont on a la preuve indirecte de l'utilisation : les bandes visibles sur le linceul.
7) LA SOURCE DE L'IMAGE EST LE CORPS LUI-MÊME :
Ceci est la seule possibilité compatible avec l'ensemble des données optiques et géométriques de l'image.
8) LE PROCESSUS DE FORMATION DE L'IMAGE RESTE, A CE JOUR, INCONNU :
- Certains processus peuvent être définitivement éliminés : toute application de substance colorante (peinture directe, transfert de poudre), tout contact direct, tout chauffage à haute température, tout mécanisme faisant intervenir une source externe de lumière (proto-photographie).
- Les théories "radiatives" semblent apparemment les plus en accord avec les données optiques et géométriques de l'image mais en contradiction avec les données physico-chimiques. De plus elles présentent toutes les caractéristiques de la pseudo-science et sont évidemment orientées : elles ne peuvent pas être acceptées comme scientifiques.
- les seules possibilités compatibles avec la nature chimique de l'image (sans prendre en compte pour l'instant ses autres propriétés) sont :
a) soit un chauffage à "moyenne température" (autour de 100°C.) à partir par exemple d'une statue non métallique.
Ceci est fort  improbable en raison des présuppositions de cette hypothèse :
- fabriquer une telle statue, anatomiquement parfaite, nécessite un vrai crucifié comme modèle
- les conditions techniques de réalisation de la statue, en un temps court semblent invraisemblables
- chauffer la statue de façon homogène et à la bonne température
- appliquer le tissu de lin, fabriqué selon des méthodes anciennes, juste à la bonne distance, pendant la juste durée pour :
- obtenir une coloration qui reproduisent toutes les caractéristiques de l'image (en particulier la tri-dimensionnalité et la haute résolution pour les parties qui ne sont pas en contact direct avec le lin alors que la chaleur diffuse dans toutes les directions)
- contrôler totalement le temps de contact pour empêcher la pénétration de la "rouissure" 
- enfin, peindre des centaines de traces de sang (y compris la flagellation), avec du vrai sang, sur la statue puis presser le tissu sur la statue avant de chauffer celle-ci
- et tout ceci pour les deux faces (ventrale et dorsale)
Le nombre et l'invraisemblance de ces conditions est tel que nous pouvons rejeter cette hypothèse sans grand risque.
La double superficialité de l'image, très probable, rend définitivement impossible, s'il en était besoin, cette hypothèse (le chauffage ne peut pas colorer superficiellement les 2 faces sans colorer l'intérieur du tissu).
b) soit une réaction chimique naturelle :
Rogers a démontré la possibilité d'une telle réaction entre des molécules lourdes aminées (putrescine et cadavérine) libérées par un cadavre dans les premières heures suivant le décès et la couche d'impuretés en surface du tissu. Les expérimentations montrent que les caractéristiques microscopiques et chimiques de la coloration ainsi obtenue sont identiques à celles observées sur le suaire.
Néanmoins il reste à prouver que ce mécanisme est compatible avec les autres caractéristiques de l'image, en particulier la négativité (probable), la tri-dimensionnalité, la haute résolution.
Ceci est difficile à imaginer mais pas impossible.
Cette piste de recherche est certainement la plus intéressante à ce jour.
DISCUSSION
9) LA DATATION AU CARBONE 14 EST DEFINITIVEMENT INVALIDEE : (MISE A JOUR AU 21/01/2005)
Jusqu'à ce jour de fortes présomptions étaient basées sur l'étude de l'échantillon Raes de 1973, adjacent  au prélèvement de 1988.
L'article de Rogers, publié le 21 janvier 2005, dans une revue scientifique de haute valeur (Thermochimica Acta) et  disponible maintenant à partir de shroud.com confirme et précise les données précédentes et les étend à l'échantillon radiocarbone lui-même : l'échantillon radiocarbone ne fait pas partie du tissu original du suaire et il existe des arguments solides pour un âge beaucoup plus ancien du suaire.
Pour des détails sur la plus importante découverte scientifique sur le suaire depuis 1988, voir Dernières nouvelles
Voici maintenant le moment pour chacun des lecteurs qui aura eu le courage de lire ces pages jusqu'au bout de se faire sa propre opinion.
Nous avons écrit au début de cette page que l'authenticité du suaire était pour nous très probable dès lors que la science pouvait démontrer avec quasi-certitude l'impossibilité de produire artificiellement  une telle image. Autrement dit, que l'image ne pouvait pas être "faite de main d'homme". Là résiderait  pour nous la "preuve" de l'authenticité, en attendant une nouvelle datation incontestable.
Nous pensons avoir au moins montré ceci : après des décennies de recherche le suaire "résiste" encore à la science : avec ses moyens les plus modernes, elle ne peut pas démontrer le caractère artificiel de l'image.
Que reste t'il des arguments des "sceptiques" ?
Aujourd'hui plus grand chose:
- la datation au carbone 14 est définitivement  invalidée (voir point 9 ci-dessus)
- l’image n’est pas une peinture (l'hypothèse Mc Crone ne tient pas)
- aucune des techniques artificielles de production de l'image n'est capable de reproduire toutes les caractéristiques physico-chimiques, optique et géométriques de celle-ci, même avec les moyens d'aujourd'hui. Lorsque ces techniques s’en rapprochent, il est facile d’en démontrer le caractère ad hoc, anachronique et historiquement impensable.
L'encryptage de certaines propriétés de l'image (voir point 3) représente un défi particulier pour l'intelligence du suaire :
Comme à l'évidence ces propriétés n’ont pas pu être intentionnellement produites (puisqu’invisibles sans les moyens techniques modernes), il n'y a que 2 solutions :
- soit ces propriétés résultent fortuitement de la technique de production de l'image mise en oeuvre par un faussaire,
- soit elles sont le résultat naturel, bien qu'étonnant à nos yeux, d'un processus naturel.
Nous avons vu que la première possibilité est hautement improbable : produire par hasard au Moyen-Age une telle image, avec ses propriétés "encryptées" si parfaites, sans possibilité de contrôle du résultat, relève de la magie.
Par exemple, la technique du transfert de poudre qui donne un résultat intéressant a, à l’évidence, été utilisée de façon à reproduire les propriétés encryptées et, de plus, met en œuvre des pigments qui ne sont pas présents sur le suaire.
Le chauffage du lin à partir d'une statue est la seule technique compatible avec les données chimiques de la nature de l'image mais nous avons vu que les conditions de réalisation sont inimaginables et qu'il a peu de chance de reproduire les propriétés optiques et géométriques, en particulier les propriétés encryptées de l'image.
Il reste donc la deuxième possibilité : un processus naturel.
En fait, ce ne serait pas la première fois que la nature nous réserverait une telle surprise. N'est-elle pas capable, par exemple, de nous fournir des figures géométriques parfaites et extrêmement complexes comme des cristaux de glace ?
La règle dite du rasoir d’Occam, bien connue en science, qui veut qu'entre deux théories (ici : l'image artificielle contre l'image naturelle) on choisisse celle qui fait appel à moins d'hypothèses spécifiques nous invite à choisir celle de la production naturelle de l'image.
La production artificielle nécessite trop de conditions hautement improbables pour ne pas dire impossibles dans le contexte du Moyen-Age.
La production naturelle, faisant appel à une réaction chimique (comme la réaction de Maillard) dans un contexte bien particulier, a pu démontrer sa capacité à reproduire les propriétés physico-chimiques de l'image du suaire, en respectant les lois connues de la nature.
Sa capacité à reproduire les propriétés optiques et géométriques de l'image n'est à ce jour pas démontrée faute de recherches (mais cette théorie est très récente). Elle sera sans doute très difficile à démontrer mais rien ne l'interdit a priori, même si cela est difficile à imaginer : les paramètres de la réaction chimique doivent être très spécifiques. Si la superficialité est démontrée (dans le contexte décrit par Rogers), la négativité hautement probable, la discontinuité, l'absence de saturation, la haute résolution, la tri-dimensionnalité nécessitent sans doute des conditions très spéciales. La réaction de Maillard remplit-elle ces conditions ? A ce jour nous n'en savons rien.
CONCLUSION (TOUJOURS PROVISOIRE) :
Nous avons essayé tout au long de ces pages de présenter l'état des recherches sur le suaire de Turin de la façon la plus objective possible.
Une fois écartées toutes les hypothèses et pseudo-recherches contraires aux méthodes et à l'esprit de la science (et qui ont gravement porté préjudice à l'étude du suaire dans le monde scientifique), il reste un socle de connaissances réellement scientifiques, rationnelles et démontrées qui sont incontournables.
Elles amènent, selon nous, à la conclusion que le suaire de Turin est, selon toute probabilité, authentique c'est à dire qu'il est l'authentique linceul de Jésus.
La preuve définitive ne pourrait être apportée que par une nouvelle datation mais nous pensons que l'impossibilité du faux est quasi certaine.
Cette conclusion n'est en rien la "preuve" d'un miracle ou de la Résurrection du Christ, preuve qui d'ailleurs serait contraire aux principes de la foi elle-même puisque celle-ci repose sur un acte libre de confiance et non pas sur une contrainte, même intellectuelle, qui serait contraire à la liberté.
Cette conclusion ne devrait poser problème ni au croyant, ni à l'agnostique :
- pour le croyant le suaire est un magnifique don de la "Providence", un signe pour notre temps, un "portrait" réel du Jésus historique produit par la nature avant sa Résurrection, conservé amoureusement par les disciples et parvenu "miraculeusement" jusqu'à nous.
Le fait que l'image présente toutes les marques de la Passion racontée dans les évangiles renforce la crédibilité de ceux-ci.
Enfin le fait que le corps soit resté dans le linceul moins d'une trentaine d'heure et que les caillots de sang ne montrent pas de trace d'arrachage est compatible avec la foi en la Résurrection sans l'imposer absolument.
- pour l'agnostique il ne devrait pas y avoir de difficulté majeure à accepter l'authenticité du suaire (et historiquement ce fut le cas de certains), dès lors que l'on ne prétend pas y voir la preuve d'un miracle ou de la Résurrection mais le résultat d'un processus naturel encore incomplètement compris.
Il est clair pour nous que le fait que la science ne parvient toujours pas à expliquer tous les aspects de l’image n’est pas synonyme de miracle.
Tout ce que l’on peut dire est qu’il est à ce jour inexplicable dans l’état actuel de la science.
Pour les uns comme pour les autres le suaire est et doit rester un objet archéologique unique, encore largement incompris et qui relève comme tel de la science.
Maintenant que l'hypothèque de la datation au Carbone 14 est définitivement levée il importe que les chercheurs sérieux proposent au Vatican un nouveau programme de recherches directes et non (ou peu) destructrices,multidisciplinaire et validé par un comité d'experts indépendants (non impliqués jusqu'ici dans les recherches sur le suaire) et incontestables.
Une nouvelle datation au carbone 14 à partir des restes de tissus brûlés retirés au cours de la restauration de l'an 2000 sur des sites différents bien repérés devrait être rapidement envisageable.
Le suaire n'a pas dit son dernier mot....À suivre sur ce site.

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