Témoignages





Témoignages - Docteur Giraud françois

http://gira.cadouarn.pagesperso-orange.fr/france/introduction_fr/avant_propos.htm
                    Je n’ai pas eu l’occasion d’examiner personnellement le Suaire et ce que j'en connais vient de mes lectures, de l'observation des photographies publiées dans les livres et, pour la partie proprement médicale (physiopathologie et anthropométrie), de recherches personnelles. On trouvera en Annexes une bibliographie de mes sources principales. Que tous soient remerciés pour l'excellence de leur travail, avec une mention particulière pour mon confrère Pierre Barbet qui fut un précieux guide dans l'abord médical du Suaire; il associait avec bonheur qualités d'observation, pertinence des déductions, humanisme et piété.
                    Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au Suaire de Turin, il y a une vingtaine d’années, j’ai été gêné par les difficultés à trouver sur les représentations du Suaire tous les détails que signalaient les auteurs. En souvenir de ces débuts pénibles, j’ai essayé de faire coïncider autant que possible texte et images ; je n’ai pas hésité à me servir de couleurs surajoutées quand cela m’apparaissait utile.
                    Une autre difficulté était la profusion de détails, certes indispensables pour étayer les conclusions des auteurs, mais peu utiles au néophyte et parfois noyant l’essentiel. L’avènement des liens hypertexte, permettant d’aller chercher instantanément une information complémentaire en cas de besoin, sans pour autant surcharger l'exposé en cours, est une des innovations informatiques les plus intéressantes. J’en ai usé sans modération. La pratique et la clarté y gagnent ce que le bel ordonnancement du texte y perd, et je dois reconnaître qu’il est plus agréable de feuilleter un livre que de travailler sur un écran d’ordinateur …
               Tout au long de ce travail, j'ai essayé de ne pas surcharger le lecteur par des termes trop techniques, car mon but est que chacun, même ignorant des choses de la science, puisse accéder aux conclusions des travaux effectués sur le Suaire ; ces travaux, réalisés le plus souvent par d'éminents savants de renommée internationale, sont parfois d'abord difficile ; je me suis efforcé d'en simplifier le langage tout en essayant de n'en pas dénaturer le contenu ; c'est un pari difficile...

                    Bien entendu, pensé pour l’usage de personnes découvrant le Suaire et curieuses de se faire une opinion, ce résumé ne pouvait qu’être incomplet, voire effroyablement succinct ; la sindonologie est une discipline trop vaste pour espérer en présenter toutes les facettes, fût-ce brièvement ; mon souhait a été, à la suite notamment de Pierre Barbet, de décrire simplement l’aspect médical des images du Suaire et de vérifier leur concordance avec les connaissances actuelles.
                    Il est évident que si je m’intéresse encore au Suaire de Turin après 20 ans, c’est parce que je suis convaincu de son authenticité, sans cela il y a belle lurette que je l'aurais délaissé ; mais il est important de savoir que ma conviction – qui était bien loin d’être acquise aux débuts ! – provient de l’étude critique et minutieuse des images du Suaire à la lumière des publications d’éminents savants. Dans toute la mesure du possible, je me suis efforcé de présenter les faits en oubliant ma conviction personnelle. De même, j’ai essayé de procéder à une étude complètement détachée de l’aspect religieux potentiel de la relique et j’ai évité de lui donner le titre de Saint Suaire, prématuré en cours d'exposé, me contentant de la majuscule pour marquer ainsi la valeur de l’objet ; que l’on n’y voie que respect pour des conclusions impossibles à tirer avant la fin de l’étude.
                    Par caractère, probablement, par formation scientifique, certainement, j’aime le concret et j’éprouve de la curiosité teintée de méfiance pour les théories ; cela se ressentira sûrement au cours de cet exposé; j’ai délibérément souhaité m’en tenir uniquement aux vérités démontrées ; beaucoup de théories sur l’histoire du Suaire, sur des informations encore en cours d’exploration et sur le mécanisme de formation de l’image sont certes passionnantes, mais je les ai volontairement écartées de ce petit ouvrage. En effet, je voudrais que le lecteur se fasse sa propre opinion sur le Suaire en se basant uniquement sur des faits démontrés et j’ai craint que le mélange, même bien délimité, de certitudes et de théories ne soit source de confusion ; pour ceux dont la curiosité aurait été aiguisée, il leur suffit de puiser dans la bibliographie pour élargir leurs connaissances.

                    Le Suaire de Turin a fait (et fait encore !) l’objet de polémiques ardentes entre partisans et adversaires de son authenticité. Dans les deux camps, on trouve des savants et des experts de renommée nationale et même internationale, tous bardés de diplômes prestigieux. Il paraît difficile, voire aventureux, pour le commun des mortels, d’essayer de se faire une opinion personnelle là où même les spécialistes ne parviennent pas à se mettre d’accord.
                    Toutefois, point n’est besoin d’être spécialiste, pour regarder attentivement les photos du Suaire, essayer de distinguer les détails significatifs et en tirer des conclusions.
                    Prenons une comparaison :
                    Ouvrons un ouvrage scolaire, un atlas, une revue … montrant une photo de la France prise à partir d’un satellite. Toute personne regardant cette photo - et ayant un minimum de culture - sait, sans aucun doute possible, qu’il s’agit de la France.
                    Avec les technologies actuelles, certaines photos satellites permettent de discerner des détails de 15 cm de côté ! Il paraît même qu’avec les satellites espions militaires on peut lire les inscriptions au sol , sur les toits, les camions! En procédant à des agrandissements judicieusement centrés, les géographes pourront étudier le relief, y voir les séquelles des transformations géologiques de notre sol depuis des millions d’années, éventuellement discuter âprement entre eux de telle ou telle hypothèse sur l’orogenèse des Alpes ou des Pyrénées. De même, les botanistes pourront reconnaître la nature de la végétation (forêts, cultures, landes …), éventuellement parler passionnément de la nature et de l’acidité probable du sous-sol à l’origine des plantes ainsi vues. On peut aussi imaginer que des architectes ou des sociologues pourront étudier la répartition et le type des habitations, la grandeur et la structure des villes, en tirer des conclusions sur le type local de société qui y vit, éventuellement discourir de façon animée sur les rapports entre l’habitat et la population.
                    Un individu moyen n’a pas la compétence pour discuter de chaque détail et chaque argument avec chaque spécialiste ; il n’en demeure pas moins qu’il peut, en regardant cette photo-satellite, reconnaître de façon formelle qu’il s’agit de la France, en discerner les principales régions, les grandes villes… Sans être géographe, géologue, architecte, sociologue ou botaniste, il peut savoir avec une certitude absolue que c’est la France, que là c’est la Bretagne, là le Massif Central, que cette agglomération c’est Paris, celle-ci Lyon, celle-là Marseille ; il peut affirmer catégoriquement que ce n’est pas une photo de l’Angleterre, ni de l’Espagne, ni de l’Inde. Et quand bien même, en agrandissant au mieux les détails, il pourrait lire sur le store d’un magasin le mot " Drugstore " ou le mot " Pizza ", il n’en conclurait pas que c’est une photo des USA ou une photo d’Italie ; son bon sens l’amènerait à conclure que ces mots d’origine non française sont quand même écrits sur des magasins situés en France.
                    Bref, sans vouloir jouer au spécialiste, chacun d’entre nous peut, avec ses yeux, son bon sens et son honnêteté intellectuelle, regarder le Suaire de Turin, essayer de comprendre ce qu’il y voit et se faire une première opinion :
  • soit il s’agit manifestement d’une supercherie grotesque et on peut s’en tenir là ;
  • soit les détails accumulés sont convaincants au-delà du doute raisonnable ; dans ce cas, il faut accepter l’évidence et en tirer toutes les conclusions ;
  • soit il paraît difficile de trancher ; il faudra bien alors se pencher sur les travaux des spécialistes de chaque discipline et essayer de comprendre pourquoi leurs opinions sont si éloignées …

                    Mais, avant d’en arriver là, nous allons examiner le Suaire avec 3 questions présentes en permanence à l’esprit :
  • voyons-nous des détails évoquant manifestement un faux ?
  • ce que nous observons est-il compatible avec la vérité scientifique et médicale actuelle ?
  • ce que nous découvrons avec notre science et notre technique de la fin du XX° siècle était-il connu, soupçonné ou imaginable au moyen-âge ?
                    Si donc, au cours de notre étude, nous relevons des informations aberrantes sur le Suaire, nous devrons conclure, quelle que soit notre opinion de départ, que le Suaire est un faux ; ce ne serait pas la première prétendue relique à laquelle pareille mésaventure arriverait.
                    Par contre, si nous découvrons avec certitude des informations qui n’étaient pas connues – voire imaginables – à l’époque médiévale, et si nous n’avons mis en évidence aucune falsification, il faudra bien se résoudre à conclure que le Suaire ne peut pas être un faux fabriqué avant 1357, date historique de sa première exposition publique. Ceci, bien sûr, ne permettrait pas de conclure qu’il s’agit du linceul de Jésus-Christ, mais permettrait d’être certain, définitivement certain, qu’il ne peut s’agir d’un faux fabriqué avant 1357. Et ce n’est pas parce que nous pourrions ne pas comprendre tous les détails de l’image et de sa formation que nous devrions remettre en question la certitude qu’il ne peut s’agir d’un faux.
                    L’enjeu est de taille ! alors, penchons-nous sur le sujet avec méthode, attention et honnêteté et avançons pas à pas.



Témoignages - PAUL CLAUDEL

Votre Face, Seigneur...
par PAUL CLAUDEL

Le texte qui suit a été écrit en 1935 par Paul Claudel, écrivain français, exprimant ses sentiments à l'égard du Saint Suaire de Turin. Il se réfère au travail de M.Gérard Cordonnier, Ingénieur du Génie Maritime, membre de la Commission du saint Suaire.
Ce texte décrit bien ce que plusieurs « voient » dans cette image et qu'aucun test scientifique ne peut vérifier ou encore moins confirmer. C'est donc dire que Claudel n'entre pas dans un débat scientifique ni ne conteste les positions des sceptiques. Ce qui n'empêche pas qu'il en est bien conscient et évoque à ce propos sa propre expérience personnelle de son jeune âge qui baignait dans un scepticisme à l'égard de la divinité de Jésus. À lire pour mieux connaître les perceptions de cet homme qui a connu à la fois le scepticisme et l'expérience mystique de la présence divine.



Brangues, par Morestel (Isère) Le 16 août 1935
Cher Monsieur,
J'ai lu avec le plus vif intérêt, l'opuscule que vous avez eu l'aimable pensée de m'envoyer : Le Christ dans sa passion révélée par le saint Suaire de Turin (1). J'ai longuement considéré les saisissantes images qui l'accompagnent. Je souhaite qu'il atteigne le grand public et qu'il aide la chrétienté de France à réaliser l'importance de cet événement religieux qu'est la découverte photographique du saint Suaire de Turin. Une importance si grande que je ne puis la comparer qu'à une seconde résurrection
Je me reporte par la pensée à cette sinistre période qui va de 1880 à 1910, où s'est écoulée ma jeunesse et mon âge mûr, période de matérialisme et de scepticisme agressifs et triomphants et que domine la figure d'Ernest Renan. Que d'efforts alors pour obscurcir la divinité du Christ, pour voiler ce visage insoutenable, pour aplatir le fait chrétien pour en effacer les contours sous les bandelettes entrecroisées de l'érudition et du doute ! L'Evangile mis en petits morceaux ne constituait plus qu'un amas de matériaux incohérents et suspects où chaque amateur allait rechercher les éléments d'une construction aussi prétentieuse que provisoire. La figure de Jésus était noyée jusqu'à disparaître dans un brouillard de littérature historique, mystagogique et romanesque. Enfin, on avait réussi ! Jésus-Christ, ce n'était plus qu'un pâle contour, quelques linéaments fluides et tout prêts à s'effacer. Madeleine pouvait maintenant aller au tombeau. On lui avait enlevé son Seigneur.
Et voilà qu'après les siècles écoulés l'image oblitérée reparaît tout à coup sous le tissu avec une véracité épouvantable, avec l'authenticité non plus seulement d'un document irréfragable, mais d'un fait actuel. L'intervalle des dix-neuf siècles est anéanti d'un seul coup, le passé est transféré dans l'immédiat. Ce que nos yeux ont vu, dit saint Jean, ce que nous avons à loisir considéré, ce que nos mains ont manié du Verbe de vie.
Ce n'est pas simplement une pièce officielle, comme serait par exemple un procès-verbal, une grosse de jugement dûment signée et paraphée : c'est un décalque, c'est une image portant avec elle sa propre caution. Plus qu'une image, c'est une présence! Plus qu'une présence, c'est une photographie, quelque chose d'imprimé et d'inaltérable. Et plus qu'une photographie, c'est un négatif, c'est-à-dire une activité cachée (un peu comme la Sainte Écriture elle-même, prendrai-je la liberté de suggérer) et capable sous l'objectif de réaliser en positif une évidence! Tout à coup, en 1898, après Strauss, après Renan, au temps même de Loisy, et comme un couronnement de ce travail prodigieux de fouille et d'exégèse réalisé par le siècle qui va finir, nous sommes en possession de la photographie du Christ! Comme cela!
C'est Lui! C'est Son visage! Ce visage que tant de saints et de prophètes ont été consumés du désir de contempler, suivant cette parole du psaume: Ma face t'a recherché : Seigneur, je rechercherai Ta face. Il est à nous! Dès cette vie, il nous est permis tant que nous voulons de considérer le Fils de Dieu face à face! Car une photographie, ce n'est pas un portrait fait de main d'homme. Entre ce visage et nous il n'y a pas eu d'intermédiaire humain. C'est lui matériellement qui a imprégné cette plaque, et c'est cette plaque à son tour qui vient prendre possession de notre esprit.
Quel visage ! On comprend ces bourreaux qui ne pouvaient le supporter et qui, pour en venir à bout, essayent encore aujourd'hui, comme ils peuvent, de le cacher. J'exprimerai ma pensée en disant que ce que nous apporte cette apparition formidable, c'est encore moins une vision de majesté écrasante que le sentiment en nous, par-dessous le péché, de notre indignité complète et radicale, la conscience exterminatrice de notre néant. Il y a dans ces yeux fermés, dans cette figure définitive et comme empreinte d'éternité, quelque chose de destructeur. Comme un coup d'épée en plein coeur qui apporte la mort, elle apporte la conscience. Quelque chose de si horrible et de si beau qu'il n'y a moyen de lui échapper que par l'adoration. C'est le moment de se souvenir du magnifique verset d'Isaïe (VI, 10): Ingredere in petram, et abscondere in fossa humo a facie timoris Domini a gloria Majestatis Ejus.
Mais les présentes lignes ne sont pas écrites pour enregistrer une impression personnelle. L'inquisiteur le plus froid ne saurait contester que la personnalité dont l'image a été si étrangement conservée sur le suaire de Turin avait dans son aspect quelque chose d'extraordinaire et de saisissant. Nous trouvons d'emblée une convenance entre les visages de Baudelaire et de Beethoven et l'impression que nous procure l'oeuvre de ces artistes. Qui nierait qu'entre le ressuscité (2) de 1898 et le personnage dont les quatre évangiles relatent les faits, gestes et discours, il y a la même convenance incontestable ? Cet aveu va bien loin. Le document écrit et le document graphique s'adaptent, ils collent parfaitement ensemble. Nous sentons que nous avons devant nous un original dont toutes les interprétations par le fait de l'art n'ont que la valeur sincère sans doute, mais combien partiale et maladroite, des travaux de seconde main. Le Christ de Vinci, celui de Dürer et de Rembrandt va avec certaines parties de l'Evangile, mais celui-ci va avec toutes. Bien plus, il les domine.
Voilà pour la convenance subjective. Mais que dire de la coïncidence matérielle et de la superposition minutieuse et détaillée du document ainsi placé entre nos mains et du quadruple récit de la Passion ? Tous les traits en sont là inscrits, ineffaçables : les plaies des mains, celles des pieds, celle du côté jusqu'au coeur, celle de l'épaule ; la couronne d'épines, qui nous rappelle l'interrogation de Pilate : Ergo tu Rex es ? et ces traces de la flagellation, si réelles que la vue encore aujourd'hui nous en fait frémir. La photographie nous a rendu ce corps que les plus grands mystiques ont à peine osé envisager, martyrisé littéralement depuis la plante des pieds jusqu'à la cime, tout enveloppe de coups de fouet, tout habillé de blessures, en sorte que pas un pouce de cette chair sacrée n'a échappé à l'atroce inquisition de la Justice, ces lanières armés de plombs et de crochets sur elle déchaînées !... Ce ne sont point des phrases que nous déchiffrons ligne à ligne : c'est toute la Passion d'un seul coup qu'on nous livre en pleine figure. L'heure même est écrite : c'est le soir, il fallait se presser ; la hâte avec laquelle on a roulé ce corps souillé dans un linge, sans prendre le temps de le nettoyer, pour obéir aux prescriptions du Sabbat immédiat. Le temps pendant lequel cet enveloppement a duré et qui est indiqué par l'avancement du travail destructeur sur le cadavre. L'obligation clairement imposée aux amis du Christ de procéder à ce supplément de toilette funèbre que l'intervention du Sabbat les avait obligés d'ajourner. La disponibilité elle-même de cette carapace rejetée ainsi qu'une dépouille d'insecte après la mue ; enfin, malgré les explications ingénieuses des savants qui se sont occupés du St-Suaire, il est bien difficile de voir dans cette impression détaillée du corps du Christ en négatif sur une toile non préparée et grâce uniquement à quelques aromates disposés au hasard, un phénomène purement naturel. Il n'a, dans la vaste expérience que nous possédons des ensevelissement antiques, aucun analogue. Une vertu est sortie de Lui et a laissé cette trace prodigieuse. Il n'est pas moins remarquable que pendant toute cette suite de siècles et d'événements, les différents incendies qui ont attaqué le Suaire aient respecté l'image sacrée et que leurs vestiges ne constituent autour d'elle qu'une espèce d'encadrement !
Aussi quelle reconnaissance devons-nous aux autorités civiles et religieuses qui ont enfin permis l'examen minutieux de l'insigne relique et aux hommes de science qui l'ont étudiée avec tant d'ingéniosité et de bonne foi, tels que M. Paul Vignon ? Le moment est venu des vulgarisations, et c'est à ce titre que je salue avec joie le travail si remarquable que vous m'avez envoyé et auquel je souhaite la plus large diffusion.



(1) En dépôt à la Permanence du saint Suaire Tertiaire Carmélites de l'action de Grâces, 117, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris.
(2) « Apparu » depuis à un grand nombre en 1931, puis en 1933. - C.G.

Témoignages - Thibault Heimburger

Un formidable site qui m'a tellement appris et duquel j'ai emprunté pour vous et pour moi tellement de pages ...
Un formidable site que je vous invite à tout prix de visiter; site impartial, technique, scientifique et pourtant si spirituel 
VOICI SON TEMOIGNAGE
De formation scientifique, médecin de profession, j'habite en Région parisienne.
Je m'intéresse au suaire de Turin depuis plus de 25 ans pour les raisons suivantes :
  1. Chrétien, je suis évidemment fasciné par la possibilité que ce tissu soit l'authentique linceul dans lequel Jésus aurait été enseveli avant sa Résurrection. Voir alors l'extraordinaire visage et le corps supplicié de Celui en qui j'ai mis ma confiance serait un extraordinaire cadeau. Je précise tout de suite que ma foi elle-même ne repose en aucune façon sur l'authenticité ou non du suaire.
  2. Je crois en la possibilité et la nécessité pour la science d'étudier cet objet indépendamment de tout arrière-plan religieux et de nous dire, en dernier ressort, si ce tissu est probablement, ou très probablement ou certainement pas l'authentique linceul du Christ.
  3. Enfin l'histoire des recherches sur le suaire est en elle-même passionnante, un peu comme un roman à rebondissements et elle fait appel à de nombreux domaines (physique, chimie, médecine, techniques de l'image, histoire etc.) que je ne connaissais pas toujours. Il est fascinant de voir à l'oeuvre la mise en application de concepts et de techniques aussi variés et intéressants appliqués à un unique objet.. qui leur résiste encore. Les passions humaines ne sont pas non plus absentes, loin s'en faut, et c'est une des difficultés que de faire le tri pour parvenir à un maximum d'objectivité. Cela oblige à une réflexion personnelle sur les critères de la "vérité" scientifique.
En 1988, lors de la parution des résultats de la datation au carbone 14 je fus à la fois étonné et, reconnaissons le, déçu des résultats donnant un âge médiéval au suaire. Ce n'est que récemment en 2004 que je m'intéressais à nouveau de près à ce sujet, en particulier grâce aux travaux du regretté Rogers qui allait finir par démontrer avec des preuves scientifiques incontestables (mais qui respectaient la valeur universellement admise de la technique de datation elle-même) où était l'erreur.
Comme je déteste rester dans le doute, je décidais de me faire ma propre opinion mais je ne trouvais pas de livre, malgré les qualités de certains, qui puisse entièrement satisfaire mon soucis d'objectivité : je voulais aller à la source-même des multiples affirmations et hypothèses. Sur Internet aucun des très nombreux sites visités ne correspondait à ce que je cherchais : une synthèse en français complète, objective des travaux strictement scientifiques.
C'est pourquoi je décidais de prendre les grands moyens en me procurant les principaux documents source, les arguments des uns et des autres, fouiller les questions techniques etc. le plus souvent sur le site de référence shroud.com...et traduire tout cela en français.
C'est le résultat de ce travail que j'ai souhaité partager avec ceux qui se posent les mêmes questions. J'ajoute que, grâce à la gentillesse de certains, je suis en mesure de suivre au jour le jour les débats qui se poursuivent au sein des groupes de scientifiques travaillant sur le sujet. Je pourrai ainsi vous faire part des avancées importantes, dès lors que j'y serai autorisé.

MERCI ENCORE 


POURQUOI CE SITE ?


POUR LA PREMIERE FOIS LA SYNTHESE ACTUALISEE DU DOSSIER SCIENTIFIQUE DU SUAIRE DE TURIN EN FRANCAIS.
Avant de commencer je vous propose de visualiser l'objet, presque comme si vous le touchiez, en allant dans la galerie photo, avant de revenir ici.
Le suaire de Turin, ou Saint Suaire est une grande pièce de lin qui apparut pour la première fois dans l'histoire au 14ème siècle en France.
Comme on le sait, elle porte un image très étonnante, à peine visible : celle d'un homme portant toute les marques de la crucifixion de Jésus, telle qu'elle est racontée dans les évangiles.
Une histoire mouvementée allait commencer mais l'intérêt pour cette pièce allait croître considérablement lorsque furent prises les premières photos du supposé linceul, dont les négatifs montraient l' extraordinaire image de ce corps crucifié, d'un réalisme incompréhensible.
Les études et les polémiques se poursuivirent tout au long du 20ème siècle : ce fut l'époque des études essentiellement médico-anatomiques qui conclurent que le suaire avait très probablement enveloppé un homme réellement crucifié (Vignon, Barbet, Delage).

En 1978 eut lieu pendant 5 jours, directement sur place, la grande étude du STURP (Shroud of Turin Research Project) conduite par des scientifiques de plusieurs disciplines  qui amassèrent un très impressionnant ensemble de données et d'échantillons de surface à partir desquels ils purent produire plusieurs articles dans des revues scientifiques internationales. Le STURP finit par conclure officiellement que l'image du suaire n'était pas une peinture et que le processus de formation de celle-ci restait inexpliqué.

Beaucoup crurent alors à l'authenticité du suaire et certains virent dans l'image l'effet de la Résurrection.

En 1988 les résultats de la datation au carbone 14 donnant un âge médiéval au suaire firent s'écrouler toutes ces certitudes accumulées depuis des décennies.

Dès lors, et bien que rien ne fut expliqué sur la nature et la formation de l'image, l'intérêt pour cette pièce unique diminua considérablement et il était acquis qu'il s'agissait d'un faux médiéval, une fausse relique de plus, particulièrement réussie.
Quelques personnes proposèrent alors des "théories" pour essayer d'expliquer les discordances entre la datation au radiocarbone et la montagne d'arguments, certains très solides, en faveur de l'authenticité (effet de l'incendie de 1532, couche microbienne recouvrant le suaire, effet de radiations etc.).
Mes ces "théories" ne résistèrent pas aux critiques des experts et contribuèrent à décrédibiliser la "science du suaire".

Plus récemment, d'autres chercheurs reprirent les données et les échantillons de 1978 dans une ligne plus scientifique, au premier rang desquels figure Raymond N.Rogers, chimiste retraité des laboratoires de Los Alamos et ancien membre du STURP.
Ce qu'il allait découvrir, sur la base de recherches vraiment scientifiques, allait bouleverser complètement la donne.

Ce site vous présente donc la reprise de l'ensemble du dossier scientifique du suaire en intégrant ces derniers développements.
Son objectif est de permettre à chacun de se faire sa propre opinion sur la seule question qui, au fond, nous intéresse : que peut dire la science aujourd'hui sur la question de l'authenticité du suaire?

A QUI S'ADRESSE CE SITE ?

Pour comprendre le contenu de ces pages il est nécessaire d'être déjà familiarisé avec le suaire.
Pour ceux qui en entendrait parler pour le première fois, je conseille dans la page Liens quelques livres ou sites donnant une vue d'ensemble du suaire.
De plus il est sans doute utile d'avoir un minimum de culture scientifique, bien que j'ai essayé de simplifier les choses mais sans simplisme.
La recherche scientifique en général est souvent fastidieuse et l'étude scientifique du suaire n'échappe pas à la règle.
Puisque mon projet était d'aller au fond des choses, de vérifier en détail chaque affirmation autant que c'était possible, ces pages sont nécessairement longues et leur lecture demande attention, concentration et motivation.

QUE CONTIENT CE SITE ?

L'objet de ce site est strictement et volontairement limité aux considérations scientifiques au sens des sciences dites "exactes" (physique, chimie, optique essentiellement).
Ainsi vous ne trouverez pas ici d'information structurée sur : l'histoire du suaire et des recherches, l'anatomie du corps, les détails de l'image et leurs interprétations historiques, la philosophie ou la théologie etc.

LES SOURCES UTILISEES :

J'ai souhaité me rapprocher au maximum des textes originaux des auteurs et je m'en suis procuré certains.
De plus, il existe sur Internet une véritable mine d'or qui rassemble beaucoup des textes principaux et complets des chercheurs, le site de référence mondiale pour le suaire (en anglais) : www.shroud.com.
J'ai donc compilé des dizaines d' articles ( et des centaines de pages ) les plus pertinents sur chacun des sujets, confronté les points de vue, recoupé les données et soupesé leur valeur afin de parvenir au plus près des faits avérés.
Il y a donc bien entendu de ma part un choix mais sous-tendu, du moins je m'y suis efforcé, par un maximum d'objectivité.
Ceci se reflète dans la structure des pages principales où l'on trouve d'abord une présentation des données, puis une discussion de leur valeur et signification, enfin un conclusion argumentée qui, bien sur, reflète mon point de vue.

MON TEMOIGNAGE Du SAINT LINCEUL DE TURIN Et DONC DU CHRIST


Du temps de Jésus

Les scribes et les pharisiens voulant détourner le peuple de Jésus disaient de lui :
[i]Il est possédé de Belzébul ; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.
[ii]Ils l’accusaient également d’être un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie.
Un jour, [iii]Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples :
- Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'Homme ?
Ils répondirent :
- Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Élie ; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes.
 Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ?
Simon Pierre répondit :
- Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
Jésus, reprenant la parole, lui dit :
- Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux.
Aujourd’hui, Jésus, individuellement nous pose cette question :
« Et vous, qui dites-vous que je suis ? »

Aujourd’hui que dit-on de Jésus ?

De nos jours, croyants et incroyants considèrent différemment le personnage de Jésus. Cependant, tous reconnaissent en lui, le personnage dont l’histoire sainte et séculière atteste l’authenticité, la grandeur, l’importance et le génie. Les divergences peuvent être à la fois nombreuses, profondes et même contradictoires.
– Pour l’athée, il représente un homme et rien qu’un homme. Cependant, ses préceptes moraux, la qualité et la profondeur de ses enseignements, l’influence positive qu’il exerça à travers les siècles sur toute l’humanité, font de lui l’un des personnages au monde sur lequel les hommes écrivirent et polémiquèrent le plus.
– Pour le musulman, il se tient comme le prophète parmi les prophètes.
– Pour le Juif ; en général, « C’est un hérétique, ou du moins un prophète juif que ses disciples ont transformé, à tort, en Messie. »
– Pour les religions d’Orient, il est le maître parmi les maîtres.
– Pour le chrétien, Jésus regroupe tout ce qu’il représente pour l’incroyant, le musulman, l’adepte des religions d’Orient en ajoutant la qualité de Fils de Dieu, de Messie, de Rédempteur, de Médiateur, de Sauveur du genre humain, de notre Avocat auprès du Père.

Qui est Jésus pour moi ?

Pour le chrétien mormon que je suis, Il est tout ce qui vient d’être dit. Cependant, Il revêt une dimension encore plus glorieuse :
– Il est le Dieu Éternel qui s’est manifesté, se manifeste à toutes les nations.
– Il est le Dieu d’Adam, d’Hénoch, de Noé, d’Abraham, d’Isaac de Jacob et de Moïse.
– Il est le Créateur de notre ciel et de notre terre, mais également d’autres mondes dont il est également le Sauveur et le Rédempteur.
– Il est celui à qui Dieu le Père remit tout entre ses mains depuis qu’Adam transgressa dans le jardin d’Éden et fut exclu de sa présence.
La vie éternelle est le plus grand don de Dieu, il consiste un jour à vivre auprès de Lui et à lui être semblable. Le Seigneur a dit
«[1] Car voici mon œuvre et ma gloire : réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme. »
Tel est le but de Dieu pour tous ses enfants, s’ils le veulent. Dans le Jardin d’Éden, Dieu créa Adam et Ève. Ils étaient immortels et ils demeuraient en la présence du Père en étant physiquement parfaits. Ils transgressèrent la loi en prenant du fruit défendu. Cette transgression eut pour conséquence deux morts. La première est la mort spirituelle. La deuxième est la mort temporelle ou physique. La première eut pour effet de bannir Ève et Adam de la présence du Père alors que la seconde qui fut temporelle provoqua la cessation de la vie du corps physique au bout d’un certain temps.
À la suite de la transgression de nos premiers parents, toute la Création hérita de la mort sans pourtant en être responsable. Ainsi, comme la mort dans le monde est venue par un seul homme et que tous les hommes par un seul acte sont devenus mortels, il fallait que par un seul homme et un seul acte, tous les hommes puissent un jour sans condition et gratuitement ressusciter et devenir immortels. Cet homme est le Sauveur et son acte, le sacrifice expiatoire à Gethsémané suivi de la mort sur la croix. C’est pourquoi, grâce au Christ, tous les hommes, sans exception, bons ou mauvais hériteront de l’immortalité. De plus, si les hommes ont foi en Lui et lui montrent son amour en suivant son Évangile, alors ils seront lavés de leurs péchés. Justifiés par le Saint-Esprit, purifiés et sanctifiés par son sang, ils recevront la vie éternelle. Ainsi, le Christ par son sacrifice expiatoire rachète gratuitement et sans condition les hommes du pouvoir de la mort en les ressuscitant et leur permet à condition d’obéir à son Évangile de retourner auprès du Père pour hériter de la Vie éternelle. C’est-à-dire littéralement posséder le même genre de vie de l’Éternel.
Il put le faire, car il fut :
- Le seul homme sur terre à être sans péché en ayant subi toutes les tentations.
- Le seul à combiner dans sa nature le divin en étant littéralement dans la chair le Fils de Dieu et l’humain par Marie sa mère terrestre.
- Le seul à être à la fois homme et Dieu.
- Le seul à être mortel et immortel.
- Le seul à détenir le pouvoir de souffrir et supporter physiquement et spirituellement tous les péchés, souffrances, détresses, maladies de tous les hommes depuis Adam et jusqu’au dernier qui naîtra afin de réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme.
- Le seul à pouvoir donner sa vie et la reprendre.
Tout cela à cause de son obéissance à faire la volonté du Père.
Dans l’Evangile de Luc, nous lisons :
[2] « Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre ».
Ces grumeaux de sang, coulant par chaque pore, n’étaient pas une image ; mais une réalité à la fois terrible, merveilleuse et miséricordieuse.
Talmage dans son livre «  Jésus le Christ » écrit :
« [3] Cet Enfant qui devait naître de Marie fut engendré par Élohim, le Père éternel, non pas en violation des lois naturelles, mais conformément à une manifestation supérieure de celles-ci ; et le fruit de cette union suprêmement sainte, de cette parenté céleste, pur en dépit de sa mère mortelle, avait le droit d’être appelé le « Fils du Très-Haut »
Dans le livre « Doctrine et Alliances », le Seigneur révéla au prophète Joseph Smith ses souffrances :
[4]Et ces souffrances m'ont fait trembler de douleur, moi, Dieu, le plus grand de tous, et elles m'ont fait saigner à chaque pore et m'ont fait souffrir de corps et d'esprit - et j'ai voulu ne pas devoir boire la coupe amère, mais je n'ai pas non plus voulu me dérober - Néanmoins, gloire soit au Père, j'ai bu et j'ai terminé tout ce que j'avais préparé pour les enfants des hommes.  
Voilà pour moi, quelles sont les Écritures, les sentiments associés à l’amour et la reconnaissance de mon Sauveur, qui me permettent un tout petit peu de comprendre son sacrifice expiatoire. Oui, un tout petit peu car son sacrifice est infini et éternel.

Et vous, qui dites-vous qu’Il est ?

Ma conviction profonde est qu’un jour chacun de nous devra répondre à cette question.




[1] Perle de grand prix - Moïse 1 : 39
[2]    Luc 22:44  
[3]    Talmage dans Jésus le Christ
[4] Doctrine et Alliance : 19 : 18 à 19



[i]               Marc 3 : 22 à 27.
[ii]              Luc 7:34  
[iii]              Matthieu 16:13  à 17





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